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Be all over

Be all over

Be at home and be all over...


¡ Mira !

Publié par Elia sur 26 Janvier 2014, 16:52pm

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Trois jours, c'est tellement court. Dans l'avion on se pose pas mal de questions. Qu'est-ce qu'on va faire une fois arrivé ? Chercher l'hôtel ? Profiter de la première journée pour visiter ? Comment c'est Londres, au final. Est-ce qu'on va réussir à trouver facilement tout ce qu'on recherche ? Et surtout, allons nous réussir à nous débrouiller dans un pays où la population ne parle pas notre langue. Là est la vraie question. On ne peut pas dire que nous avons un anglais courant, en réalité un peu comme tout notre pays, notre anglais est largement à améliorer. C'est très excitant et en même temps effrayant de se dire que nous partons dans un endroit totalement inconnu, dans un autre pays et totalement livré à nous-mêmes. J'ai l'impression qu'on grandit, qu'on a déjà grandi en réalité. On n'a pas tous les jours 20 ans, c'est ce qu'on dit, mais cette sensation de liberté, de lâcher prise, de jeunesse, c'est la plus belle qui soit. On profite enfin de notre vie. C'est un âge majeur, une période clé. On se sent assez jeune pour faire n'importe quoi, sans réelle attache, sans grandes responsabilités, sans pression, faire ce dont on a envie quand on en a envie. On apprend à se débrouiller seul. Mais déjà trop vieux pour prendre des risques et se laisser emporter dans des jeux insensés voire dangereux. On a assez d'expériences pour se dire que le feu, ça brule et que l'être humain n'est pas toujours digne de confiance. On entend tellement de drame à la télévision, de disparitions étranges, de personnes qui deviennent totalement folles en pleine rue, qu'on a de quoi se poser des questions. Mais à 20 ans, on se sent invincible. Rien ne peut nous arriver, enfin c'est ce qu'on croit. Alvina, elle, elle pense même que tant qu'elle ne passe pas la fatidique crise de la quarantaine tout pourra toujours s'arranger. C'est ma meilleure amie depuis si longtemps, depuis 20 ans, depuis toujours en fait. À deux on est plus forte et cette sensation est décuplée.

Alvina est grande, mince, avec des cheveux très long, lisses et blonds. Ses yeux bleus transpercent votre regard, et ses petites taches de rousseur la rendent irrésistible. Aller à Londres pour elle c'était un rêve juste à cause de Coup de Foudre à Notting Hill. Elle se prenait pour Julia Roberts et espérait un jour trouver son Hugh Grant, son âme sœur à Notting Hill. Inutile de préciser que c'est l'endroit où on passera le plus de temps pendant notre petit séjour. Moi, je voulais juste faire ma touriste de base, et faire les soldes à Londres. Prendre plein de photos et ramener plein de souvenirs. J'étais sure que j'y retournerai un jour, pour y travailler ou pour y habiter qui sait ? En tout cas, nous voilà parti. Et l'hôtesse de l'air a du rouge à lèvres sur les dents. C'est dommage, son chignon tiré en arrière, son tailleur bleu ultra serré et ses petits gants blancs la rendaient élégante. Après les cultes consignes de sécurité, elle passe dans l'allée centrale pour nous vendre toute sorte de bibelot et magazine à des prix astronomiques. Alvina pose sa tête sur mon épaule et on regarde par le hublot les nuages si blanc et ce soleil si éclatant. C'est magnifique. On se sent tellement dans les airs pour le coup que s'en est presque gênant. On a envie de sauter dans ses champs de nuage. Mais évidemment on réalise vite en voyant la taille de la Bretagne que la chute serait dure. Et bizarrement on se sent tout petit. Installés sur les sièges de l'autre côté de l'allée, on retrouve le petit garçon qui faisait tourner en bourrique sa mère enceinte à l'aéroport. Il paraît émerveillé devant une telle beauté du paysage. Sa maman a retrouvé le sourire, et regarde avec lui en lui montrant les ails de l'avion et en lui expliquant qu'on vole au-dessus de la France, au-dessus des nuages. Il n'a même pas peur et demande à sa mère si son « bébé-soeur » peut voir aussi les nuages par le dessus. Juste devant eux un couple de la cinquantaine se sont endormi. Le vol n'est pourtant pas si long, on entend déjà l'arrivée imminente de l'avion. C'est l'euphorie, on va bientôt poser les pieds en Angleterre. On ne sait même pas ce qu'on va trouver. Quel temps ? Quelle odeur ? Quel paysage ? Quelles sensations ? L'excitation est tel qu'à peine la porte de l'avion ouverte un énorme brouhaha se forme, tout le monde récupère leurs quelques affaires et se précipite vers la porte de sortie. On aperçoit dehors des dizaines d'avions garés, le nôtre avait fait son petit créneau en mode avion évidemment. C'est assez impressionnant. Quand Alvina et moi on se retrouve à quelques mètres de la porte, on sent une sensation de froid extrême. Comme un vent glacial qui s'abat sur nos visages. On se couvre un maximum et on s'apprête à descendre. J'ai des frissons dans tout le corps. Le froid additionné à l'envie de vite sortir de cet avion me font grelotter. Mais ça m'est égal, je suis heureuse, heureuse d'être là, avec ma meilleure amie, avec cet enfant, cette femme enceinte, ce couple, ces anglais, cette hôtesse de l'air. Ils font totalement partie de notre voyage, car ils étaient là au tout début, au tout début de notre histoire.

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